Fastes des mariages royaux chez les Medicis - Monteverdi - Peri - Caccini

Fastes des mariages royaux chez les Medicis - Monteverdi - Peri - Caccini ©Portrait de Maria Serra Pallavicino. Rubens. 1606. © domaine public
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Pichon brille à la cour des Medicis

Sous le titre « Fastes des mariages royaux chez les Medicis », la production que nous proposait ce soir-là l’ensemble Pygmalion constitue un assemblage d’œuvres de différents auteurs tels que Fantini, Malvezzi, Caccini, Striggio, Marenzio… Elles sont regroupées en quatre intermèdes. Les deux premiers, plutôt festifs, contrastent avec le troisième, très sombre, pour revenir au final sur une note joyeuse : l’extravagance de l’amour, la fable d’Apollon, Les larmes d’Orphée, le bal des amants. Ce programme avait été notamment présenté il y a quelques semaines au Festival de la Chaise-Dieu, et l'on pourra en lire la chronique très complète de note confrère Michel Boesch sous l'intitulé Stravaganza d'Amore.

Raphaël Pichon dirige son orchestre avec une belle énergie, et la toccata d’ouverture résonna superbement dans l'Opéra royal. Un riche continuo composé de trois théorbes, une harpe, deux clavecins, une dulciane et un orgue soutenait parfaitement la ligne vocale des chanteurs. Et la belle cohésion de l'orchestre a pleinement restitué ces magnifiques musiques de cour. On retiendra tout particulièrement l'émouvant duo des violoniste Jérôme Van Waebeke et Louis Créac’h, qui nous ont gratifiés d’un jeu d’une expressivité débordante, d’une légèreté et d’une justesse sans pareilles.

Marc Mauillon s'avère un chanteur doublé d’un comédien exceptionnel ; les expressions n’ont jamais été aussi bien ressenties que lors de ses interventions. Son timbre léger et ses souples vocalises sont au rendez-vous ; ils illuminent avec bonheur les rôles d'Apollo et d'Orfeo. De sa voix aérienne et toujours bien posée, Sophie Junker incarne un Amore très convaincant.

Renaud Bres nous a agréablement surpris dans le rôle de Pluton. L'ancien chantre du Centre de Musique Baroque de Versailles affiche un timbre net, une belle diction et une justesse sans faille. Aussi nous regretterons la brièveté de ses interventions, réduites à deux airs solo. En revanche les performances de Luciana Mancini (Venere et Dafne) ainsi que Deborah Cachet (Pastore) s’avérèrent un peu décevantes, leurs voix manquant de contrôle et quelques fois de justesse. Les deux autres Pastori, Zachary Wilder et Davy Cornillot, ont rempli quant à eux leur rôle à merveille.

Le programme s'acheva sur le O che nuovo miracolo d’Emilio de Cavalieri, un morceau d’une énergie particulière, parfaitement exécuté et entraînant, qui fut repris dans le bis appelé par les chaleureux applaudissements du public.



Publié le 25 oct. 2016 par Hippolyte Darissi