Mozart à Salzbourg – Quatuor Cambini – Paris

Mozart à Salzbourg – Quatuor Cambini – Paris ©Franck Juery
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Mozart à Salzbourg

Le programme de cette soirée est composé de deux œuvres de Mozart. Après avoir découvert en 1781 les quatuors Opus 33 de Joseph Haydn, Mozart composa plusieurs quatuors à cordes, dont celui proposé ce soir. Il composa ensuite un divertimento avec quatuor à cordes et cors. Celui-ci nous a été présenté par le violoncelliste Atsushi Sakaï : « Cette formation est très atypique mais Mozart a été parfaitement à son aise avec celle-ci. Les cors apportent une certaine noblesse à cette composition ».

Nous avons la chance ce soir d’écouter le quatuor Cambini – Paris, fondé en 2007 et jouant sur instruments d’époque. Le quatuor nous a gratifié d’un jeu très dynamique et de beaux phrasés tout au long de ce concert. Nous remarquerons rapidement une forte complicité entre les musiciens : énormément de regards sont échangés, des sourires... Cette formation se détache résolument des orchestres et ensembles où la partition prend une place plus importante que l’harmonie, et cela est vraiment agréable à l'oreille.

Le premier quatuor manqua un peu d'inspiration à mon goût, même s'il fut très bien exécuté au plan technique. Le jeu vif de Julien Chauvin garde un magnifique phrasé même dans les passages rapides, où l’on entend distinctement toutes les notes. Le second violon et l’alto remplissent leur rôle à merveille, bien qu’il soit souvent ingrat : Mozart les relègue un peu au second plan, il ne les appelle que de temps à autre, comme dans le mouvement lent, où chacun offre son petit moment d’intimité. Ce mouvement lent se montra d'ailleurs très révélateur des qualités du Quatuor Cambini : ce tempo échappait à toute langueur, les musiciens soutenaient une tension qui rendait le morceau prenant. Atsushi Sakaï tenait un violoncelle sûr, juste et imposant par son jeu, qui offrait une forte cohésion tout le long de ce concert. De belles nuances et un dynamisme à tout épreuve rendaient la basse indispensable.

Le Divertissement fut plus une révélation pour moi, car cet effectif n’apparaît pas régulièrement dans le paysage classique. Les cors ont apporté une noblesse sans pareil, le son venant englober le quatuor à cordes, tel un cocon protecteur, mais sans jamais le couvrir. Ces cors sonnaient tels une musique céleste, résonnant magnifiquement dans cette salle de l’Auditorium du Louvre. Si vous ne connaissez pas cette œuvre, je vous conseille d’aller l’écouter : il en existe des enregistrements sur les sites Internet spécialisés. Et ne manquez pas les prochains concerts du Quatuor Cambini -Paris !



Publié le 01 déc. 2016 par Hippolyte Darissi