Un royal anniversaire !

La prochaine saison baroque est marquée d’un prestigieux anniversaire, celui des 250 ans de l’Opéra Royal de Versailles. La salle fut en effet achevée en 1770 pour accueillir les réjouissances du mariage du futur Louis XVI avec Marie-Antoinette. Elle en a d’ailleurs conservé une particularité à notre connaissance unique, qui est de pouvoir se transformer aisément en salle de banquet, la scène étant alors prolongée par des tréteaux installés au-dessus du parterre, comme le montrait une édifiante maquette présentée lors de l’exposition Fêtes et divertissements à la Cour.

La saison de Versailles, toujours foisonnante d’œuvres baroques, s’annonce d’une particulière richesse pour fêter l’événement. Citons tout d’abord les opéras en version scénique, qui mêlent pièces rares (le Richard Cœur de Lion de Grétry, qui ouvre la saison, ou le Scylla et Glaucus de Leclair) et plus classiques (comme le Platée de Rameau, à l’autre bout de la saison), avec des reprises de productions anciennes plébiscitées par le public, comme Le Ballet Royal de la Nuit ou Le Bourgeois gentilhomme. En co-production avec l’Opéra Comique, l’Ercole Amante de Cavalli, composé pour le mariage de Louis XIV avec l’infante Marie-Thérèse, devrait constituer une des pièces phares de cette saison.

Soulignons aussi la variété des œuvres lyriques en version de concert, qui font la part belle au baroque français, avec les rares Isis ou Cadmus et Hermione de Lully, la découverte de la confidentielle Circé de Desmarest, la reprise de la Sémiramis de Destouches, et encore Rameau (avec Les Indes galantes et Les Boréades). La Chapelle fera elle aussi la part belle au répertoire national, avec des œuvres de Lully, Campra, Delalande, Clérambault ou du méconnu Pierre Robert (c. 1622 – 1699)

Parmi les productions baroques des autres salles au cours du seul premier trimestre de la saison, retenons évidemment la production des Indes Galantes à l’Opéra Bastille avec Capella Mediterranea, le Giulio Cesare du Théâtre des Champs-Elysées avec les Talens Lyriques, le rare Indian Queen de Purcell à Lille par le Concert d’Astrée, Acis et Galatée au théâtre de Massy par le BarockOpera Amsterdam, ou encore Ariodante à Bordeaux sous la baguette de Marc Minkowski, plus de vingt ans après son légendaire enregistrement.

Et j’en oublie certainement… Vous l’aurez compris, chers amateurs de baroque, cette nouvelle saison musicale 2019-2020 n’a pas fini de nous surprendre et de nous charmer !

Le Rédacteur en chef,



Publié le 01 sept. 2019 par Bruno Maury