Haendel - Connolly

Haendel - Connolly ©
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Une ode à la virtuosité de Haendel

Dans le cadre prestigieux du Concertgebouw d’Amsterdam, Dame Sarah Connolly, légendaire mezzo-soprano, a livré une prestation émouvante dédiée aux œuvres de Georg Friedrich Haendel, accompagnée par l’ensemble baroque Il Gardellino dirigé par Korneel Bernolet. Ce concert, une ode à la virtuosité et à la passion de Haendel, a permis d’explorer ses plus belles pages vocales et instrumentales.

Le programme, riche et varié, mettait en avant les suites de la célèbre Water Music et des arias incontournables extraites des opéras Rinaldo, Giulio Cesare, Ariodante, Alcina et Theodora.

Dame Sarah Connolly, vêtue d’un costume doré qui ajoutait une dimension théâtrale à sa présence, a donné vie aux émotions subtiles et complexes des œuvres. Sa voix, toujours aussi puissante et nuancée, a particulièrement brillé dans Lascia ch’io pianga (Rinaldo), mais son italien, par moments, semblait légèrement hésitant. Néanmoins, l’intensité dramatique a largement compensé cette petite faiblesse.

La pièce maîtresse du concert fut sans conteste Va tacito e nascosto (Giulio Cesare), interprétée en bis, qui a transcendé les attentes. L’interaction entre la voix de Connolly et les lignes mélodiques du cor solo a été un moment d’une rare harmonie, laissant le public émerveillé.

Il Gardellino, ensemble baroque d’une précision remarquable, a joué un rôle crucial dans la réussite du concert. Sous la baguette inspirée de Korneel Bernolet, chaque section instrumentale a parfaitement complété le chant. Les suites de la Water Music ont été interprétées avec une vivacité qui capturait l’essence même du style baroque de Haendel, tandis que l’ouverture de L’Arrivée de la Reine de Saba (extraite de Salomon) a ouvert le concert avec une énergie lumineuse.

Au-delà de la musique, le cadre du Concertgebouw et l’acoustique exceptionnelle de la Grande Salle ont sublimé chaque note. Le public, visiblement conquis, a offert des applaudissements nourris, témoignant d’un enthousiasme sincère pour cette performance unique.

Cette après-midi baroque au Concertgebouw, malgré quelques imperfections dans la diction italienne, restera mémorable pour la puissance de l’interprétation de Dame Sarah Connolly, la virtuosité d’Il Gardellino et l’atmosphère enveloppante de ce lieu mythique. Un moment où le temps semblait suspendu, à la gloire de Haendel.



Publié le 02 févr. 2025 par Pedro Medeiros