Rinaldo - Haendel

Rinaldo - Haendel © Jean-Luc Izard
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Une rare version d’un chef d’œuvre de Haendel

Chef d’œuvre de l’opéra baroque et de la musique de Haendel, Rinaldo rencontra un succès immédiat et durable dès sa création en 1711, en partie dû aussi à une mise en scène assez délirante. Marquant les débuts du triomphe de l’opéra italien à Londres, l’ouvrage, quoiqu’avec un livret un peu faible, est un sommet de la musique lyrique, combinant la beauté de l’écriture musicale, les effets de l’orchestre, la magie et le spectaculaire des situations et la beauté des airs qui émaillent la partition.

En 1731, Haendel remanie l’ouvrage avec des modifications substantielles de distribution, la suppression du rôle d’Eustazio, de nouvelles arias et surtout une réécriture de la scène finale dont le spectaculaire est encore accru : Armida et Argante, voués aux enfers, disparaissent sur un char tiré par des dragons !

Ce concert donné en l’église Saint-Louis-en l’Île était le concert de sortie du disque enregistré par Il Groviglio sous la direction de Marco Angioloni, avec notamment Vivica Genaux, Roberta Mamelli et Filippo Mineccia et qui vient d’être publié chez Glossa. Cette restitution au disque de la version de 1731, qui est très rarement représentée, est une première très intéressante que l’on doit à l’engagement et au travail de Marco Angioloni.


Couverture du CD

Le concert de ce soir, malgré l’acoustique inégale de l’église Saint-Louis-en l’Île et le caractère limité de la formation orchestrale, a remporté un très gros succès, amplement mérité. On retiendra en particulier le Furie Terribili emporté et rageur d’Anara Khassenova dont les qualités vocales lui permettent également, dans un tout autre registre d’interprétation, d’enlever un superbe Lascia ch’io pianga. On a de même admiré le beau timbre et la vaillance de Logan Lopez Gonzalez qui enchaîne sans faillir les trois airs redoutables Cara sposa, Cor ingrato et un irréprochable Venti turbini. Marco Angioloni dirige sa formation à laquelle il donne son élan, ses couleurs et sa clarté habituels dans Haendel, tout en interprétant Goffredo de manière investie et, notamment, un très beau Mio Cor.



Publié le 03 févr. 2025 par Jean-Luc Izard