Fêtes et divertissements à la Cour

Fêtes et divertissements à la Cour ©presse.chateauversailles.fr
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Précisions : cette chronique suivra le cheminement proposé par les organisateurs de l’exposition et respectera l’orthographe originale des titres et textes cités.



Quand Versailles était une fête!

Versailles nous invite à la fête… Versailles nous enchante de divertissements… Versailles nous convie à ressentir ce qui se vivait à la Cour au long d’un parcours qui nous mène de la chasse aux bals, de spectacles aux jeux… ! Le visiteur se glisse ainsi dans la peau d’un courtisan dont la journée est rythmée par la chasse le matin, la promenade l’après-midi ; le soir, il assiste à un concert ou à une pièce de théâtre à moins de s’asseoir à une table de jeu ou de danser au bal…

Plusieurs dispositifs rythment le parcours grâce à la technologie contemporaine : éléments sonores dès l’entrée avec les cors de la chasse à courre… restitutions en 3D de lieux éphémères (salles de théâtre amovibles, telle la Cour de Marbre où « Alceste » de Lully est produit en 1664) ou détruits depuis (l’escalier des Ambassadeurs)… constructions grandeur nature de machineries de théâtre (qui seront par la suite conservées au théâtre de la Reine)… écrans où menuets et autres danses sont reconstituées, alors que d’autres font revivre les illuminations sur le Grand Canal…

Dans ses « Mémoires pour l’éducation du Dauphin », Louis XIV accorde une large place aux fêtes et divertissements dans l’art de gouverner : «les peuples se plaisent au spectacle… nos sujets sont ravis de voir ce que l’on aime… nous tenons leur esprit, leur cœur quelquefois plus fortement que par des récompenses et des bienfaits ». Ainsi, lors de grands moments festifs tel le bal masqué -dit bal des Ifs- donné, dans la Grande Galerie de Versailles pour le premier mariage du Dauphin, les parisiens sont invités.

Il faut instaurer « cette société de plaisir, qui donne aux personnes de la Cour une honnête familiarité avec le souverain, les touche et les charme plus qu’on peut ne le dire ». Il y a comme « un message à faire passer » car il convient d’éblouir, d’émerveiller tant la Cour que le royaume mais aussi l’Europe ! Le spectacle est partout. Le divertissement, sous toutes ses formes, fait partie de la définition de l’Etat royal. Il a une fonction politique, le roi étant l’acteur principal de ce spectacle. Et Joël Cornette (professeur d'Histoire moderne à l'Université Paris 8, Vincennes Saint-Denis) d’expliquer que le palais est la scène dont la ville est le spectateur ! Et si le courtisan n’est pas face au roi, n’est pas dans son entourage, il n’existe plus !

N’oublions pas le département des Menus-Plaisirs du Roi que dirigent les premiers gentilshommes de la Chambre du roi. Il ordonne, organise et gouverne, mais aussi finance l’organisation de ces fêtes.

Alors plongeons, grâce à cette visite, dans les plaisirs qu’offre l’Ancien Régime, ceci de la Cour de Louis XIV jusqu’à la Révolution.

Suivre à la chasse

La chasse, plaisir aristocratique et royal par excellence ! Versailles n’est-il, d’ailleurs, pas né autour du relais de chasse qu’affectionnait particulièrement Louis XIII ? La chasse, répétons-le, est tout à la fois un divertissement, un jeu voire une véritable passion pour les rois ; elle fait intrinsèquement partie de leur vie !

Louis XIV chassa jusqu’à un âge fort avancé alors même qu’il était véhiculé dans une petite calèche rouge. Louis XV était passionné par la chasse à courre comme le montrent, dès l’entrée de l’exposition, les trois pièces issues de la tenture des « Chasses royales »; elles ont été exécutées en haute-lisse par la Manufacture royale des Gobelins (1742/1746) d’après des cartons de Jean-Baptiste Oudry (1686-1755). Louis XVI cultivait également un goût prononcé pour la chasse à courre comme à tir. Son journal, dans lequel il tient un compte précis des tableaux de chasse, est exposé dans l’une des vitrines.

Les accessoires (cors et trompes, couteaux finement ciselés, pistolets à silex, poires à poudre, ou encore la tenue offerte en 1771 au roi Gustave III de Suède) sont en résonnance avec les tapisseries de l’entrée. Nombre de tableaux dus soit à Alexandre François Desportes (1661-1743) soit à J-B. Oudry présentent les chiennes et levrettes (avec leurs noms) de la meute royale. Quelques portraits - celui de la duchesse de Bourgogne (Pierre Gobert, début du XVIIème siècle) ou celui de « Marie-Antoinette en habit de chasse » (Joseph Krantzinger, 1771)- complètent l’ensemble. Sans oublier l’étonnant tableau du « Déjeuner de chasse » peint en 1737 par Jean François de Troy (1679-1752) : étonnant car si les convives mangent et devisent autour d’une nappe blanche, la réalité se trouve travestie avec les chiens de chasse rongeant un os, justement sous cette table !


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Le Déjeuner de chasse, Jean-François de Troy, 1737 © RMN-Grand Palais (Musée du louvre)

Les derniers carrousels

Ils sont les héritiers des tournois médiévaux et connaissent leur dernière heure de gloire à Versailles. Au travers de dessins (plume et encre) et d’estampes nous découvrons les costumes des cavalier(e)s, les harnachements de leur monture ainsi que des plans pour l’entrée ou la sortie en lice de ceux-ci. Citons pour mémoire, le Grand Carrousel de juin 1662 sur la place des Tuileries (Paris) marquant la naissance du Dauphin ou celui de 1686 créé à l’instigation du Grand Dauphin et qui fut le dernier grand divertissement équestre.

Les lieux de divertissement

Avant la construction (pour le mariage du Dauphin et de Marie-Antoinette) de l’Opéra royal, il n’existe pas de lieu dédié aux spectacles. Des restitutions en images 3D permettent de découvrir les lieux éphémères où ingénierie, savoir-faire et prouesses techniques n’ont rien à envier à ce qui se crée de nos jours ! Ainsi la salle de la Comédie de la Cour des Princes avec la loge richement décorée de Louis XIV… celle de l’Opéra royal dans l’Aile-Nord où planchers et parterres peuvent changer de niveau… Le décor du temple de Minerve, quant à lui, a été restauré pour l’exposition : il est présenté dans sa totalité et éclairé sur une scène reconstituée. Créé en 1754 par les frères Slodtz pour Fontainebleau, il fut envoyé par la suite à Versailles où il est conservé au Théâtre de la Reine au Petit Trianon. C’est le plus ancien décor de théâtre à l’italienne qui soit conservé.

A la comédie

Les spectacles ont lieu à un rythme soutenu. Pour les temps ordinaires (de la Toussaint à Pâques), le théâtre est une des distractions favorites de la Cour. Nombre de courtisans y participent, le répertoire joué étant très large. Dans la salle 4 sont accrochés des portraits d’écrivains tels Racine, Molière, Voltaire, Beaumarchais ou Marmontel… de compositeurs comme Rameau, Lully ou Gluck… ou encore ceux d’Adrienne Lecouvreur, de Rosalie Levasseur ou de Michel Boyron dit « Baron » pour ce qui est des comédiens… Sont également présentés des projets de décor, des partitions (« Persée » de Lully ou « Tancrède, tragédie mise en musique par monsieur Campra »), des livrets (« Aucassin et Nicollette ou les Mœurs du bon vieux temps », crée en 1779) ainsi que divers manuscrits que sont l’ « Etat des répétitions habillée(s) et représentations qui ont été faites sur le théâtre des petits appartements du roy pendant l’année 1749 » (1749) et autre « Mémoire de toutes les fournitures de perruques et accommodages faits pour les Petits Appartements du roy par le sieur Notrelle» (1747-1748).

Les spectacles des temps extraordinaires concernent les grandes fêtes, celles offertes par le roi et dont les représentations ont lieu à l’extérieur. Elles permettent ainsi de recevoir la foule venue en nombre pour les admirer. La Cour de Marbre accueillera la représentation d’ « Alceste » en 1674 : un dessin (pierre noire, datant de la fin du XVIIème siècle) présente le spectacle des acrobates de l’acte IV. Dans une vitrine un billet d’invitation mentionnant la localisation de la place (« coté du roi ») et la manière de s’y rendre (« Entrer par la Cour basse de l’Opéra, & l’Escalier Ovale du côté de la Reine »). Si le billet est imprimé, seuls le jour et le mois sont manuscrits (17 novembre) ce qui laisse à penser que les billets étaient imprimés pour l’année en cours, ici 1773. Autre découverte : des jetons en bronze (années 1770/1773) qui servaient de laisser-passer aux ouvriers devant accéder à l’opéra puisque la mention « théâtre » y figure.

Loin de tout ce décorum, se développe une autre forme de théâtre plus intime d’abord grâce à Marie-Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne (représentée sur deux tableaux de Pierre Gobert, fin XVIIème/début du XVIIIème siècle). Saint-Simon la qualifie d’ « âme des fêtes, des plaisirs et des bals » car Louis XIV appréciait sa présence à ses côtés. Puis sous l’influence de la marquise de Pompadour et son théâtre des petits Appartements installé dans l’escalier des Ambassadeurs. Les spectacles ont alors lieu devant un cercle plus choisi et il arrive même que la famille royale monte sur scène. C’est ainsi que Marie-Antoinette joue et chante devant une assistance disons plus « familière ». Chacun a en mémoire la représentation du « Barbier de Séville » où la reine tenait le rôle de Rosine (19 août 1776).

Au concert

Incontestablement la musique est de tous les instants à Versailles. C’est d’ailleurs avec l’installation de la Cour à Versailles que le concert prend un caractère officiel, du fait, également, de la création des concerts d’appartement institués par le Roi-Soleil. Ces derniers se tiennent trois fois par semaine à heure fixe. Ils ont lieu dans le parc à la belle saison. Le tableau de François Puget (1651-1707), « Réunion des musiciens » (1688 ?) est une commande de Louis XIV souhaitant mettre à l’honneur les musiciens à son service ainsi que des instruments à cordes et une partition (en haut à gauche) en l’honneur du roi. Un autre tableau, « Michel de La Barre et autres musiciens » (André Bouys, (1656-1740), vers 1710) évoque l’atmosphère feutrée de ce type de concerts et la vie communautaire de ces musiciens résidant à Versailles. Sur le premier tableau sont essentiellement représentés des instruments à cordes car Louis XIV lui-même joue du luth ou de la guitare. Dans le second, M. de La Barre est représenté avec une flûte. Nombre de ces instruments sont exposés : guitares « à chœurs doubles », basse de viole, violon, flûte à bec alto ou flûte douce, flûte traversière en ré… sans oublier un très beau clavecin puisque ce dernier supplantera, petit à petit, le luth dans les salons.

Les reines de France reprendrons le flambeau : Marie-Leszczynska (portrait par Jean-Marc Nattier (1685-1766), 1748) développera les concerts de la Reine qui se tiendront dans le Salon de la Paix et auront lieu désormais toute l’année. Ils sont essentiellement composés d’extraits d’opéra. D’ailleurs la visite se déroule sur fond musical : des extraits des « Eléments » de Destouches et Delalande, opéra-ballet qui fut le plus représenté lors des concerts chez la reine. Cette dernière jouera également d’un instrument considéré comme plus rustique, la vielle (1742) dont elle s’était éprise.

Si la Dauphine Marie-Josèphe de Saxe (portrait d’après Maurice-Quentin de La Tour, (1704-1788), 1749 ?) est une musicienne avertie, les filles de Louis XV sont des musiciennes confirmées et passionnées : Madame Adélaïde joue du violon, Madame Henriette (portrait de Jean-Marc Nattier, 1754) remet à l’honneur de la basse de viole, Madame Clotilde (portrait de François Hubert Drouais,(1727-1775), 1775) est représentée jouant de la guitare et si Madame Victoire excelle au clavecin, le peintre Etienne Aubry (1745-1781) la représente jouant de la harpe (1773).

Avec Marie-Antoinette, la musique continue d’être au cœur de la famille royale et les séances musicales se font moins protocolaires (« Marie-Antoinette jouant de la harpe dans sa chambre à Versailles », JB André Gautier d’Agoty, (1740-1786), vers 1778). La harpe de Marie-Antoinette présentée date de novembre 1774 : elle est richement ornée de motifs floraux ainsi que des armes de la reine.


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Madame Henriette jouant de la basse de viole, 1754, Jean-Marc Nattier (1685-1766) © RMN-Grand Palais (Château de Versailles)

A la promenade

Plaisir du grand air par excellence même si elle demeure un moment de cour : c’est une marque de faveur, Louis XIV faisant d’elle la plus prisée, la plus recherchée et, très vite, la plus codifiée ! Elle est aussi affaire de saison comme le montrent les patins à glace en bois, le dessin (1728) de François Boucher (1703-1770), les « Patineurs sur glace » d’après une peinture disparue d’Antoine Watteau (1684-1721) ou le traineau « au léopard » (vers 1730/1740). Remarquons l’attitude naturaliste du fauve, le rendu de sa fourrure sans doute inspirées par le léopard présent à la Ménagerie de Versailles. (Voir la chronique « Galerie des carrosses »). Et n’oublions pas qu’il existe toute l’année des réserves de glace !

Les plaisirs de l’eau ont lieu sur le Grand Canal grâce à des promenades en gondole (nous voyons ici la proue en bois peint doré du canot de promenade de Marie-Antoinette, 1777) ou sur le pièce d’eau des Suisses… jeux d’eau vers le bosquet du Labyrinthe… parties de pêche sur les bords des bassins dont Mesdames, filles de Louis XV, sont friandes !

Les promenades en calèche sont prisées particulièrement pour ce qui concerne les enfants et nous découvrons celle (1785/1789), richement ornée, du Dauphin Louis Charles de France, futur Louis XVII. Ces petites voitures sont soit tirées à bras d’homme soit attelées d’animaux, souvent des chèvres.

En vogue également les jeux de plein air ! On joue au mail : plusieurs esquisses (1717) indiquent les positions du corps… à la paume en extérieur ou en salle (portrait de Louis XIV enfant attribué à Philippe de Champaigne (1602-1674) vers 1640/1650, exposition d’une raquette et d’une balle de courte paume)… au volant (une paire de raquette présentée) souvent pratiqué par les femmes… voire aux boules, jeu plus volontiers pratiqué par les enfants (eau-forte de 1687).

Au jeu

Jeux d’extérieur ainsi que nous venons de le voir mais également jeux d’intérieur. En fin d’après-midi, le courtisan rejoint le Grand Appartement puisqu’entre « sept et dix heures » c’est le temps du jeu ! Si, dans le royaume, les jeux de hasard sont interdits ils sont quotidiennement pratiqués à la Cour que l’on pourrait presque comparer à un … tripot ! Des fortunes se font, d’autres conduisent à la ruine !

Le jeu va, petit à petit, obéir à un rituel codifié passant de la « sphère intime » à un rituel de cour à part entière ! Chaque salle a une attribution particulière. Trois eau-forte de 1694 permettent de découvrir ce qui se joue dans chaque appartement… un plan des tables du Salon de jeu (1775) pour le mariage de Madame Clotilde, plan rappelant avec précision l’étiquette observée pour le placement de chaque courtisan… diverses bourses/aumônières avec cordon de serrage et fleurs de lys… cartes à jouer et feuillets d’almanach avec les annotations de la main de Louis XVI (le tout ayant été saisi en 1792).

Jeux de cartes… jeux de hasard sans cartes… jeux de stratégie et d’adresse… roue de la fortune (ici chaque visiteur peut s’exercer sur une reproduction !)… jeux de loto ou queues de billard : une grande table centrale permet d’en découvrir les accessoires. Si Marie Leszczynska mise fort cher au jeu de cavagnole, Marie-Antoinette et le Comte d’Artois jouent au pharaon alors que Louis XVI préfère le trictrac.


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Table de jeux © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) – Didier Saulnier

Au bal

Bals de cérémonie, bals ordinaires et petits bals, bals masqués, chacun d’entre eux est régi par des règles. L’art de la danse comme celui du maintien s’acquiert dès le plus jeune âge. L’exercice est difficile : le maître à danser utilise une pochette, ou petit violon « de poche » pour donner ses leçons (un exemplaire datant de 1681 est exposé). Les pas de danse, les déplacements sont codifiés et souvent minutieusement décrits ainsi que nous le montrent un dessin pour « la Courante » ou le « Livre de la contredanse du Roy » (1688) chaque couple se déplaçant dans un ordre bien précis. Des écrans permettent également de suivre l’évolution des danseurs pour chaque type de danse. L’habit, la tenue participe également à la magnificence de ces bals (portrait de Louise-Françoise de Bourbon dite madame la Duchesse Pierre Gobert, 1690).

Les « bals en masque » ou bals masqués offrent plus de liberté et sont donc plus divertissants. Ils sont plus nombreux sous le règne du Bien-Aimé, le plus célèbre d’entre eux étant le « bal des Ifs » donné dans la Grande Galerie (nuit du 25 au 26 février 1745) pour le mariage du Dauphin avec Marie-Thérèse d’Espagne. Il attira grand monde de la ville. Le roi lui-même costumé en if taillé y participa (la petite histoire veut qu’il y rencontra une certaine Madame d’Etiolles devenue plus tard marquise de Pompadour). Si un écran géant permet de voir les déplacements des participants, il faut admirer la reproduction, grandeur nature, du costume royal, vert jusqu’au bout des souliers de soie !

Plus étonnant : un tableau mécanique à changements représente un bal masqué (anonyme, vers 1710). Six ouvertures permettent la rotation des peintures accrochées aux murs (dans la hauteur du tableau) et la métamorphose des « masques » présents dans la foule. Le peintre montre la grande variété de ces masques : loup de velours, demi-masque, grotesque,...

Les effets du merveilleux

La dernière salle de l’exposition relate, au travers de documents d’époque et de restitutions actuelles, les trois grandes fêtes versaillaises de 1664, 1668 et 1674 qui furent « montées en si peu de temps qu’on avait lieu de s’étonner ». L’urgence de la réalisation de ces fêtes ne nuit en rien à leur réussite et fait comprendre que le roi sait se faire obéir. Et Raphaël Masson (in le catalogue de l’exposition) d’ajouter : « le merveilleux a toujours un caractère improvisé apparent qui rehausse l’aspect extraordinaire des événements ».

Divers accessoires et machineries de théâtre sont présentés : une brouette à tonnerre… une marotte qui permet au comédien, dissimulé dans la robe à panier, de se déplacer et de déployer le col… la machinerie du « phantôme du feu »… une « gloire ou machine d’aplomb » (les contrepoids permettent à une nacelle -la gloire- entourée de nuages de descendre sur la scène et de découvrir une divinité). Ils ont été réalisés à partir de dessins d’intention dus à Jean Berain (1640-1711) ou Pierre Boullet (1740-1804) dont nous voyons la gravure aquarellée de « la Gloire ». Aucun d’entre eux ne saurait nous laisser indifférent !


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La Gloire ou machine à tonnerre © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) – Didier Saulnier

Il n’existe pas d’événements extraordinaires sans spectacles pyrotechniques : assis sur un banc de jardin, nous pouvons découvrir, sur grand écran, les feux d’artifices et autres illuminations scintillant le long des allées du parc et du Grand Canal. Divers mémoires ayant trait à l’environnement de ces spectacles sont présentés dans les vitrines : un « Traité des feux d’artifice » (1741)… un autre sur les « Divers moyens d’allumer en peu de tems, un très grand nombre de lampions » (1770)… un « Etat d’artifice fait et fourni par Pierre Ruggeri pour le feu d’artifice qui a été tiré à Versailles le 30 décembre 1751 » ou un « Mémoire des inconvénients qui sont arrivez aux illuminations du 1er aoust 1676, 2 aoust 1676 »…ou encore le dessin d’un « Incendie de la Grande Ecurie provoqué par les fusées d’un feu d’artifice à l’occasion de la naissance du dauphin, le 13 septembre 1751 ».


Ainsi s’achève notre visite qui fut une plongée fort agréable et instructive dans les plaisirs de la Cour de l’Ancien Régime même si, dans leur ensemble, ces divertissements avaient un caractère quasi institutionnel, un caractère systématique au point de vue de leur organisation et du calendrier établi !

Deux regrets, le premier concerne les affiches : comme la jaquette du catalogue, elles reprennent l’iconographie du « Bal des Ifs » sur un fond bleu qui manque de lisibilité, ce manque étant accentué par une écriture en blanc et jaune. De même, au cours de la visite, certains panneaux d’explications écrits en caractères blanc sur fond rouge se lisent parfois mal du fait de reflets.

Un grand nombre de tableaux, d’objets, de mobiliers et de décors sont offerts à notre regard. Il serait vain de les évoquer tous car chaque visiteur se dirigera vers le divertissement qui correspondra le mieux à son tempérament. C’est pourquoi cette exposition, très réussie, représente une agréable promenade dans le passé autour d’un thème qui nous parle encore aujourd’hui !



Publié le 20 déc. 2016 par Jeanne-Marie Boesch