Rencontre avec Rocco Lia - Intervista a Rocco Lia

BaroquiadeS : Vous êtes un jeune chanteur lyrique avec une riche voix de basse d'origine calabraise. Comment êtes-vous passé de la Calabre à Bolzano ? Quel parcours avez-vous suivi pour arriver à l’art lyrique ?

Rocco Lia : J'ai toujours su que je deviendrais musicien et que ma vie serait consacrée à la musique. À douze ans, je suis entré au Conservatoire et j'ai entrepris un parcours extraordinaire dans ce monde qui me fascinait et me surprenait depuis toujours.

Je suis diplômé en chant et en piano. Quelques mois après mon diplôme, j'ai eu la chance de participer à un important festival consacré à la musique russe, en Bulgarie. Le destin a voulu que je fasse la connaissance d'une chanteuse sibérienne, Oksana Lazareva. Alors que je l'écoutais pendant un concert, j'ai compris qu' elle serait devenue mon professeur de chant et j'ai décidé de la suivre à Bolzano, où je vis actuellement.

Mon professeur a été l'élève de Elena Obraztsova et vient de l'école russe. Grâce à elle, j'ai reçu une formation qui m'a donnée une vision globale de la musique.

BaroquiadeS : Vous avez déjà publié un CD, L'Orfeo de Luigi Rossi (voir la chronique dans ces colonnes), où vous chantez deux rôles. Que pouvez-vous nous en dire ?

Rocco Lia : Je suis très heureux d'avoir été choisi par une musicienne de renommée internationale comme la cheffe Elena Sartori pour ce merveilleux enregistrement qui a d'ailleurs reçu en septembre dernier, le Premio della Critica Abbiati 2021, un important Prix de la Critique.

Dans L'Orfeo, publié par le label Glossa, j'ai interprété deux rôles : Augure et Pluton.

Pluton est un personnage très combattu que j'ai essayé de rendre le plus humain possible en soulignant les différentes facettes de son caractère et en jouant sur les différentes couleurs de la voix.

Par contre, pour Augure, j'ai voulu interpréter un personnage avec un caractère beaucoup plus austère que celui de Pluton et j'ai essayé de le rendre plus noble à travers l'expression vocale.

BaroquiadeS : Comment vous-êtes vous préparé à ces rôles ? Vous avez fait des recherches personnelles ?

Rocco Lia : L'étude d'un rôle et l'analyse des personnages que l'on doit interpréter constituent toujours un moment magique, qui demande énormément d'énergie, d'inspiration et surtout une profonde connaissance de la psyché humaine.

Dans le cas d'un disque, étant donné que le public ne voit pas le personnage, la voix du chanteur doit exprimer tout ce qu'il est et tout ce qu'il éprouve : ses sentiments, son caractère et ses passions.

BaroquiadeS : Quel est le compositeur baroque qui vous attire le plus ?

Rocco Lia : Comment peut-on choisir entre Haendel, Vivaldi, Monteverdi, Rossi ? C'est impossible. J'aime toute la musique baroque.

En août de cette année, je suis arrivé parmi les dix finalistes du Concours de Jeunes Voix Baroques d'Innsbruck : un concours très important, la Cesti Competition 2021.

Les concurrents étaient très nombreux. Au cours de cette semaine j'ai pu écouter tellement de compositeurs que, encore aujourd'hui, je ressens toutes sortes d'émotions, de sentiments qui m'empêchent de dire que je préfère tel ou tel compositeur.

BaroquiadeS : Votre dernier rôle concerne le Don Giovanni de Mozart au Teatro Zandonai à Rovereto. Il est certain que l'on ne chante pas Mozart comme on chante le répertoire baroque. Quel genre de travail technique vous a été nécessaire ?

Rocco Lia : Chanter Mozart est toujours une grande émotion, surtout avec la collaboration de collègues de haut niveau et dans l'une des villes où Mozart a séjourné et joué.

Naturellement, d'un point de vue stylistique, chanter Mozart n'est pas comme chanter le répertoire baroque. C'est un aspect particulièrement stimulant pour un chanteur qui aborde différents répertoires, faisant de lui un artiste polyvalent.

La technique du chant et l'usage correct du souffle sont les mêmes. Ce qui change, quand on chante Verdi, Bellini ou Donizetti c’est le style. Il faut donc accorder la plus grande importance à la pratique du compositeur.

BaroquiadeS : Le piano fait encore partie de votre vie ?

Rocco Lia : Oui, bien sûr. Je joue tous les jours. Malheureusement, maintenant, j'ai moins de temps pour étudier. Toutes mes énergies sont pleinement concentrées sur le chant mais le piano reste un ami fidèle sans lequel je n'aurais pas pu vivre la musique. Le piano m'a appris énormément et continue à me donner d'excellents conseils.

BaroquiadeS : Quels sont vos projets pour le futur ? Préparez-vous un autre CD ?

Rocco Lia : J'ai énormément de projets. Pour l'instant, je me concentre sur les auditions et les concours qui m’attendent d'ici peu.

Début 2022, je donnerai des récitals solistes en Calabre et dans le Tyrol du Sud. Au printemps, je ferai partie de l'ensemble qui enregistrera un disque d'une autre œuvre baroque inédite... mais je ne peux pas encore vous en révéler le titre. Pour l'instant, je travaille déjà à un projet de disque en soliste, avec un programme monographique.

L'été prochain, je partirai en tournée en Russie et ce projet m'enchante particulièrement. Retourner à Moscou où je suis déjà allé à l'occasion du concours lyrique consacré à Tchaïkosky en 2017 et où j'ai remporté le premier prix, me réjouit énormément !

Je dois dire que je me sens particulièrement lié à la Russie et, avec Oksana Lazareva, nous parlons beaucoup de la musique russe, de son histoire et de sa poésie. La langue me fascine tout particulièrement et je rêve de pouvoir un jour faire en récital en russe en l'honneur de mon professeur qui m'a apporté énormément au cours de toutes ces années.

Intervista a Rocco Lia

BaroquiadeS : Lei è un giovane basso, di origine calabrese. Com'è avvenuto il salto dalla Calabria a Bolzano? Qual è stato il suo percorso per arrivare alla musica lirica ?

Rocco Lia : Ho sempre saputo che sarei diventato un musicista e che avrei fatto della musica la mia vita. All’età di 12 anni sono entrato in Conservatorio e ho cominciato un meraviglioso percorso in questo mondo che sempre mi aveva affascinato e sorpreso.

Mi sono diplomato in canto e pianoforte e qualche mese dopo mi è capitato di partecipare in Bulgaria ad un importante Festival dedicato alla musica russa. Proprio li il destino ha voluto che conoscessi una cantante siberiana, di nome Oksana Lazareva. Ascoltandola cantare durante il suo concerto ho capito che lei sarebbe diventata la mia maestra di canto e li ho deciso di seguirla a Bolzano, città in cui attualmente ancora vivo.

La mia insegnante è stata allieva di Elena Obraztsova e proviene della scuola russa, grazie a lei ho cominciato un percorso formativo che mi dato una visione globale della musica.

BaroquiadeS : Ha già pubblicato un CD, l'Orfeo di Luigi Rossi, dove interpreta un doppio ruolo. Cosa ci racconta ?

Rocco Lia : Lo studio di un ruolo e l’analisi dei personaggi da interpretare è sempre un momento magico che richiede tanta energia, tanta ispirazione e soprattutto la conoscenza profonda della psiche umana.

Nel caso di un disco, il pubblico non vede il personaggio e quindi la voce del cantante deve esprimere tutto quello che lui è e prova : i suoi sentimenti, il suo carattere e le sue passioni.

BaroquiadeS : Qual è il compositore barocco che lo attrae di più ? Come si fa a scegliere tra Haendel, Vivaldi, Monteverdi, Rossi ?

Rocco Lia : Io non saprei scegliere, amo tutta la musica barocca. In agosto di quest’anno sono arrivato tra i 10 finalisti all’importantissimo concorso internazionale barocco ad Innsbruck : Cesti Competition 2021.

Eravamo tantissimi concorrenti e in quella settimana ho ascoltato cosi tanta musica che tutt’ora mi sento pieno di emozioni, di sentimenti e mi risulta veramente difficile scegliere un compositore dicendo che è il mio preferito.

BaroquiadeS : Il suo ultimo impegno è stato al Teatro Zandonai di Rovereto nel Don Giovanni di Mozart. Di certo, non si canta Mozart come si canta il repertorio barocco. Che tipo di lavoro tecnico ha dovuto fare ?

Rocco Lia : È sempre una grande emozione cantare Mozart specialmente con bravissimi colleghi e in una delle città in cui Mozart ha soggiornato e suonato.

Ovviamente il modo di cantare Mozart è diverso dal punto di vista stilistico rispetto alla musica barocca e questo è sempre molto stimolante perché fa conoscere ad un cantante diversi repertori renderlo versatile.

La tecnica del canto e dell’uso corretto del fiato sono sempre quelli ma quando si canta Verdi, Bellini o Donizetti l’unica cosa che cambia è lo stile, si fa, quindi, maggiore attenzione alla prassi esecutiva dell’autore.

BaroquiadeS : Il pianoforte fa ancora parte della sua vita ?

Rocco Lia : Si, certo ! Non passa giorno senza che io non suoni il pianoforte. Purtroppo ho meno tempo per studiare adesso, perché il canto prende tutte le mie energie ma il pianoforte resta un mio fedele amico senza il quale non avrei potuto vivere la musica a pieno, mi ha insegnato tanto e continua a darmi i giusti consigli.

BaroquiadeS : Quali sono i suoi progetti futuri ? C’è un altro CD in cantiere ?

Rocco Lia : I progetti sono tanti. In questo momento sto preparando audizioni e concorsi che dovrò affrontare a breve.

All’inizio del 2022 avrò dei recital solistici in Calabria e in Alto Adige. In primavera farò parte del cast che inciderò un disco di un’altra opera barocca inedita… ma non posso ancora dirvi il titolo ; inoltre in questo momento sto già lavorando al progetto di un disco da solista con un programma monografico.

In estate andrò in Russia per una tournée per la quale sono particolarmente entusiasta.

Tornare a Mosca, città in cui sono già stato nel 2017 in occasione di un concorso lirico dedicato a Ciakovsky e dove ho vinto il primo premio, mi entusiasma moltissimo! Devo dire che con la Russia ho un legame particolare, infatti, con il mio maestro Oksana Lazareva si parla tanto della musica russa, della sua storia e della sua poesia. Mi affascina la lingua russa e il mio sogno è di fare, un giorno, un recital in russo e dedicarlo al mio maestro che tanto mi ha dato in questi anni.



Publié le 02 nov. 2021 par Véronique Du Moulin