Ortus de Polonia - Zieleński

Ortus de Polonia - Zieleński ©K 617
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Le génie oublié de Zieleński

Mikołaj Zieleński...! Hum Hum! ... ??? ... ??? ... ??? Vous avez dit Mikołaj Zieleński ??? Mais qui est-ce donc?

Mikołaj Zieleński est un compositeur polonais. Il est né vers 1550 en Pologne et est mort vers 1615. La vie de ce compositeur est fort mal connue. Selon les archives du chapitre de Plock, il serait originaire de Warka, à une cinquante de kilomètres au sud de Varsovie. Il aurait été lié au diocèse de Plock. En 1606, les annales des archives lui attribuent la fonction d’organiste et maître de chapelle pour l’archevêque Wojciech Baranowski, primat de Pologne. Il le restera jusqu’en 1615.

L’œuvre de Zieleński se montre riche en sources et en styles comme le démontre ce cd avec des compositions vocales et instrumentales pour la plupart à destination liturgique, Offertoria totius anni et Communiones totius anni. Dans beaucoup de ses œuvres, il adopte l’écriture à double chœur, empreinte musicologique indélébile des Vénitiens. Seul le Magnificat, présent dans cet enregistrement, est composé pour trois chœurs.

Les Traversées Baroques, ensemble créé en 2008 et placé sous la baguette d’Etienne Meyer, s’attellent à faire jaillir de l’oubli les répertoires du XVIIe siècle des pays de l’est de l’Europe gisant dans les archives en Pologne et en République tchèque notamment.

En partenariat avec le label discographique K617 et l’Institut Adam Mickiewicz, un premier enregistrement sort en 2011 entièrement consacré à un autre compositeur d’origine polonaise Marcin Mielczewski. En 2013, toujours sous le même label, les Traversées Baroques et le chœur Fiori Musicali enregistrent l’album Ortus de Polonia, vibrant et vivant témoignage au génie musical de Zieleński.

Encore une fois, rien n’est laissé au hasard. Le choix des solistes, du chœur et des musiciens révéle l’honnête implication musicale d’Etienne Meyer à sauver ces œuvres d’un injuste et indigne désintéressement !

La seule chose à faire, procurez-vous ce disque. La découverte est entière et véridique. Même si les résurgences d’une Renaissance fort présente y sont nombreuses, un style nouveau est bien là porté sur les fonts baptismaux de la Musique baroque.

Cette richesse musicale continuellement dans le mouvement – sept, huit ou douze voix, deux ou trois chœurs, solistes, instruments spécifiques mentionnés ou non – confère vie à cette musique allant même dans Adoramus te Christe et Vox in Rama à faire résonner les harmonies chromatiques et les dissonances.

Il s’agit bien là d’une véritable découverte. Bonne écoute !



Publié le 10 oct. 2015 par Jean-Stéphane Sourd-Durand